En 2017, lors d’une navigation je repêchai une chaise blanche au beau milieu de la Manche. Une chaise en plastique, du PVC pour être précis, de fort bonne facture et certainement entre 2 eaux depuis plusieurs mois. Et qui aurait pu y rester encore pendant des dizaines d’années avant de s’échouer sur une magnifique plage d’Ecosse ou dans un polder des Pays-Bas.
Le PVC , polychlorure de vinyle, un dérivé de pétrole très utilisé dans beaucoup d’industries, et surtout dans mon métier de signaléticien. Très utilisé car facile à imprimer, facile à découper, d’une blancheur immaculée, et surtout d’un coût très modéré. Ce dernier argument a d’ailleurs été longtemps une raison inaltérable pour en justifier une utilisation intensive.
Oui mais voilà, le PVC est surtout un des plastiques les plus polluants de l’industrie pétro chimique.
Sa production émet des montants significatifs de mercure (hors Europe qui en a banni l’utilisation). Alors que beaucoup de plastifiants qui le composent ont été éliminés progressivement via les normes européennes REACH, il persiste encore beaucoup de doutes sur les plastifiants utilisés actuellement.
Le PVC est difficile à recycler : pendant les 450 ans que durent son recyclage naturel dans un milieu terrestre (enfouissement), il libérera du chlore et des dioxines (polluants aux risques dramatiques sur l’environnement et la santé humaine). Ces mêmes polluants pourront être autrement libérés dans l’atmosphère lors de son incinération.
Alors que pendant des dizaines d’années, l’Europe déversait ses déchets de PVC en Chine, la filière s’est soudainement retrouvée à sec suite à la décision de celle-ci de stopper toutes ses importations pour se concentrer sur son propre marché. Avec quelques années de retard , la filière de recyclage de PVC reprend forme en Europe mais se concentre actuellement sur les pays de l’Est de l’Europe, la Grêce et le Portugal.
Et bien nous en coûte : le marché du PVC recyclé lui aussi redécolle et peut envisager des standards de qualité qu’on pensait ne pas retrouver avec les balbutiements des premiers PVC recyclés asiatiques (recyclable jusqu’à 7 fois, classement au feu M1)
Et particulièrement l’argument prix revient en faveur du PVC recyclé, aujourd’hui moins cher de 10 à 20% par rapport à un PVC de première génération.
La seule concession est celle d’accepter une tranche noire (couleur plus ou moins sombre selon les fabricants et les déchets de PVC recyclés) : mais est-ce vraiment une concession au regard de l’impact environnemental ?
Et qui sera aussi du meilleur effet pour des travaux de gravure
Alors, avant de trouver la perle des matériaux (recyclé, organique, bio sourcé et bio compostable), voyons l’utilisation de cette matière , certes pétro sourcée mais recyclée (peut-être de chaises en plastique), comme une alternative raisonnable pour le monde de l’événement et de la PLV. Une pêche raisonnée en quelque sorte…
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